Le hanbok, costume traditionnel coréen

La péninsule coréenne est fascinante à bien des égards, mais sa culture riche et millénaire en est l’une des raisons principales. Le hanbok, le costume traditionnel coréen, reflète bien la part traditionnelle de la culture coréenne avec ses lignes harmonieuses et ses couleurs chatoyantes. Il a traversé les siècles et il est encore porté aujourd’hui, autant en Corée du Nord qu’en Corée du Sud. Voici donc une petite présentation du hanbok, le costume traditionnel coréen.

À quoi ressemble le hanbok ?

Au fil de son histoire, le hanbok a beaucoup évolué pour devenir ce que l’on connaît aujourd’hui. Pourtant, certains traits caractéristiques n’ont pas beaucoup changé, notamment la présence de couleurs vives et chatoyantes, ainsi que les lignes droites et serrées en haut, avec des lignes beaucoup plus larges et rondes pour la partie basse du costume.

Aujourd’hui, les hommes et les femmes ne portent plus le même hanbok et il existe donc deux variantes à ce costume basées sur le sexe de celui qui le porte. La coupe des tissus est un peu plus complexe dans celui des hommes et les couleurs plus nombreuses. Le hanbok des femmes sera plus simple dans sa coupe, mais portera davantage d’ornements, comme de la dentelle ou des bijoux.

Les origines du hanbok, un costume millénaire

L’histoire du hanbok s’étend sur une si longue période qu’il est difficile d’en connaître l’origine. Hanbok, en coréen, cela signifie littéralement « costume de la péninsule coréenne ». Cependant, en Corée du Nord, le hanbok est appelé joseonot. Or, joseonot, cela veut dire « habit de la période du Joseon ». Qu’est-ce que le Joseon ? Une période de l’histoire de Corée qui s’étend de 1392 à 1897.

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On pourrait donc en déduire que le costume traditionnel coréen, que l’on décide de l’appeler hanbok ou joseonot, date qu’il y a environ 500 ans. Cependant, des représentations picturales de ce costume typique (avec quelques différences tout de même) ont été retrouvées sur des fresques tombales datées de l’an 57 avant Jésus-Christ. Le hanbok serait donc le costume traditionnel de la péninsule coréenne depuis au moins 2 000 ans !

Quelle est la signification du hanbok ?

Si le hanbok a traversé les millénaires, c’est bien parce qu’il dispose d’une signification importante pour les Coréens. D’une manière générale, il symbolise l’équilibre spirituel entre l’homme et la nature que tous les Coréens souhaitent atteindre. Ses lignes et ses couleurs sont harmonieuses et délicates pour témoigner cette recherche.

Ensuite, le hanbok est également un vêtement très pudique. Même s’il est ample et bien coupé, de telle sorte qu’il ne gêne pas dans les mouvements, il ne laisse apparaître que très peu de peau, autant chez les hommes et les femmes. Il sert donc un idéal de pureté typiquement coréen. Enfin, il met également en valeur le corps en l’affinant et en offrant une posture digne.

Aujourd’hui, la hanbok est toujours portée par les Coréens, mais pas au quotidien. Depuis près d’un siècle, ce costume traditionnel a rejoint le folklore coréen et il est rare d’en croiser dans la rue. Contrairement aux Japonais et à leurs kimonos, les Coréens réservent le port du hanbok aux grandes occasions et aux fêtes qui l’exigent.

Les évolutions du hanbok

Évidemment, le hanbok n’a pas traversé les millénaires sans changer un peu au fil des siècles. Par exemple, la différence entre le costume masculin et le costume féminin n’existait presque pas au début de notre ère. Les hommes et les femmes portaient le « jeogori », un veston cintré à manches longues, avec une jupe longue, la « chima », ou un pantalon, le « baji ». Il était possible de porter les deux en même temps et les femmes portaient autant le pantalon que les hommes portaient la jupe.

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Quelques siècles plus tard, la différence entre le costume masculin et le costume féminin s’installe petit à petit et le pantalon s’impose aux hommes alors que la jupe longue s’impose aux femmes. Cependant, pendant tous ces siècles, le hanbok change peu et ses couleurs, ses lignes et ses formes restent à peu près identiques. D’ailleurs, même au contact d’autres cultures, le hanbok ne reniera jamais ses origines, mais saura s’enrichir.

Ainsi, au VIIe siècle, les broderies chinoises s’invitent sur le hanbok coréen. Puis, la mode mongole du XIIIe siècle va petit à petit modifier la coupe du costume pour la rapprocher de ce que l’on connaît aujourd’hui en raccourcissant un peu la jupe. Elle commence également à être porté un peu plus haute, comme elle l’est aujourd’hui.

Le Joseon et l’affirmation de l’identité coréenne

Pendant le Joseon (1392 – 1897), la Corée est en pleine expansion culturelle et les Coréens souhaitent affirmer leur identité. Résultat, ils se réapproprient le hanbok et le débarrassent d’une partie des influences étrangères. Tout ce procédé aboutira ensuite au costume traditionnel tel que nous le connaissons aujourd’hui. Voilà de quoi expliquer le nom nord-coréen.

À l’époque, le confucianisme, une philosophie spirituelle qui prône la simplicité, s’installe durablement en Corée et influence le costume. Des rubans apparaissent, mais ils ne servent pas seulement à décorer. Ils permettent de régler le costume désormais à taille unique pour permettre à chacun de pouvoir se mouvoir facilement. Les ornements disparaissent progressivement, mais réapparaîtront quelques siècles plus tard.

Ainsi, le hanbok est devenu, au fil des siècles, un costume traditionnel important pour la Corée. Il porte l’histoire du pays dans chacun de ses détails et son évolution a accompagné les changements de cette nation. Aujourd’hui encore, les Coréens essayent de faire vivre ce costume pour qu’il ne se fiche pas dans un musée et continue d’accueillir l’évolution de leur culture et de leur société.

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